Les vacances donnent parfois l’occasion aux chats de découvrir des environnements nouveaux et d’avoir accès à l’extérieur alors que ce n’est pas le cas le reste de l’année. Pour des chats d’intérieur habitués à somnoler sur leur fauteuil préféré, c’est une aubaine ! Ils retrouvent rapidement leur nature féline et donc leur instinct de chasse. De quoi agrémenter les repas quotidiens de croquettes… Attention, ce changement de régime peut laisser quelques traces au retour…
Environ 30 % des propriétaires de chats emmènent leur animal en vacances. Si les chats concernés prennent évidemment plaisir à chasser ce qui passe à leur portée, la consommation de mulots, souris, oiseaux, etc. peut être une voie de transmission de parasites qui, en se développant, donneront naissance à des vers dans leur estomac et/ou leur intestin. La vermifugation d’un chat laissé libre de sortir, même occasionnellement, doit donc être plus fréquente que celle d’un chat d’intérieur.
Un jeune chat qui sort, non stérilisé : risque parasitaire maximal
Il est quasiment impossible d’empêcher la contamination par des vers digestifs d’un chat qui sort. Une enquête faite chez 200 chats de compagnie à l’école nationale vétérinaire de Toulouse, en principe vermifugés « de temps en temps » (!), a montré que 55 % des chats présentaient au moins un parasite intestinal.
Ces résultats montrent que les parasites sont omniprésents dans l’environnement des chats. La vie en groupe augmente le risque de transmission de parasites entre chats : une autre étude, effectuée chez des chats errants dans la ville de Lisbonne, a mis en évidence que 90 % des chats étaient parasités et que chaque chat hébergeait en moyenne 2,4 parasites différents !
L’âge et le statut sexuel influencent aussi la réceptivité aux parasites : l’importance des infestations est plus marquée chez les animaux jeunes ; en revanche, les animaux stérilisés sont moins parasités que les autres, sans doute parce qu’ils sont plus sédentaires et chassent moins.
Une douzaine de parasites digestifs susceptibles de contaminer les chats
Une douzaine d’espèces de parasites différents sont couramment identifiés dans le tube digestif des chats d’extérieur.
1. Les ascaris sont les vers les plus fréquemment rencontrés
La prévalence des ascaris est d’environ 10 % chez les chats de compagnie, quel que soit leur mode de vie, mais elle atteint 40 % chez les chats errants ! Ces vers vivent dans l’intestin grêle du chat et mesurent 3 à 10 cm à l’état adulte.
Les ascaris occasionnent peu de symptômes chez les chats quand l’infestation est limitée mais ils présentent un risque de santé publique important. Les ascaris sont des parasites très prolifiques : la présence d’un petit nombre peut conduire à une contamination massive de l’environnement par des œufs. Lorsque ces œufs se retrouvent dans les bacs à sable, dans la terre ou sur les légumes des jardins, les enfants qui jouent dehors ainsi que les personnes qui manipulent la terre ou consomment des végétaux mal lavés sont exposés à l’ingestion accidentelle d’œufs.
En se développant chez l’homme ou chez l’enfant, les larves d’ascaris entraînent des troubles qui peuvent être très graves, en particulier au niveau oculaire. En zone rurale, 7 à 14 % des individus ont développé des anticorps contre les ascaris, montrant ainsi qu’ils ont été en contact avec le parasite.
2. Les chats hébergent aussi de nombreux autres parasites
Ankylostomes, petits strongles, ténias, etc. sont des parasites fréquents chez les chats ; ils peuvent perturber la digestion, le transit digestif et occasionner des sources d’irritation intestinale.
Outre les parasites « classiques », que l’on appelle aussi des helminthes, les chats sont très souvent contaminés par des parasites unicellulaires. Les giardia figurent parmi les protozoaires les plus fréquents chez les chats qui sortent : plus de 50 % des chats en hébergent. La prévalence dépasse même 60 % chez les chats âgés de six mois à un an.
Vermifugez tous les trois mois
Le guide vétérinaire des bonnes pratiques de vermifugation recommande de vermifuger les chats au moins quatre fois par an.
Les traitements annuels ou semestriels ne permettent pas de réduire de façon significative le niveau de contamination de l’environnement. C’est la raison pour laquelle un traitement tous les 3 mois est recommandé.
Pourtant, selon l’enquête réalisée par l’école vétérinaire de Toulouse en 2006, moins de 45 % des chats sont vermifugés au moins une fois tous les trois mois. La majorité des propriétaires oublient de vermifuger ou le font à un rythme insuffisant pour débarrasser effectivement les chats de leurs parasites.
Dans les régions où l’échinococcose est un risque important (une maladie humaine due à l’ingestion d’un ténia transmis par les carnivores sauvages et éventuellement aussi par les chiens et les chats), une vermifugation mensuelle est même parfois conseillée. Demandez conseil à votre vétérinaire pour établir le protocole le mieux adapté à votre région, ainsi qu’à l'âge et au mode de vie de votre chat.
Achetez des vermifuges ciblés sur les parasites à combattre
Les chats qui sortent présentent plus de risques d’être infestés par plusieurs types de parasites digestifs. Un produit qui élimine les ascaris (comme le font la plupart des vermifuges classiques) ne sera pas forcément efficace contre les ankylostomes et encore moins contre le ténia échinocoque.
Si vous achetez un vermifuge en pharmacie, précisez bien le mode de vie de votre chat avant de vous faire conseiller un produit, pour choisir celui qui aura le spectre d’action le plus large.
Pour un chat qui sort beaucoup (ou qui a passé beaucoup de temps à l’extérieur pendant les vacances), il est très intéressant de demander à votre vétérinaire d’effectuer une analyse de selles pour savoir quels types de parasites sont éventuellement présents chez votre chat. Si jamais il héberge des protozoaires dans son tube digestif (coccidies, giardia…), c’est un tout autre traitement qui peut en venir à bout. Les résistances sont rares en matières d’helminthes. Par prudence, il est quand même conseillé d’utiliser plusieurs vermifuges au cours de l’année, dont les principes actifs sont différents.